Avec le syndicat des Services Publics, SSP-VPOD, Genève

22 février 2013

Intentionnel ou par omission, un mensonge reste un mensonge !

Traités d’Amadhinedjad du syndicalisme pour avoir osé lancer le référendum contre une fusion des caisses opérée sur le dos du personnel, ce n’est pas à des frappes ciblées que nous sommes soumis, mais à un déluge de mensonges et mauvaise foi. 

C’est pourquoi, à quelques jours du vote du 3 mars, nous tenons à revenir sur quelques contre-vérités diffusées par les tenants de la LCPEG.

Les caisses liquidées et toutes et tous au régime minimum LPP ?
C’est ce que nous promettent les scenarii-catastrophe propagés aussi bien par la presse que par les caisses. Or, c’est le propre site de la CIA qui le confirme, si la dissolution de la CIA devait être prononcée, les avoirs LPP de tout un chacun tout comme les rentes versées ne seraient pas touchés. Garant devant la loi des caisses publiques, l’Etat serait alors appelé à assumer les obligations et prestations envers les affiliés que la caisse ne serait pas en mesure d’assurer. Cela aurait un coût pour les finances publiques de l’ordre de 7 à 8 milliards de francs en dix ans, un montant qui a de quoi dissuader de toute velléité de mettre en liquidation la CIA, ou la CEH ou les deux… 

Des caisses au bord de la faillite ?
C’est ce que prétendent les tenants de la LCPEG, tout comme les propriétaires de chiens prétendent que leur toutou est atteint de la rage pour pouvoir s’en débarrasser. Or, au contraire, sans être glorieuse, la situation des caisses n’est de loin pas si mauvaise qu’on la dépeint. Ainsi, par exemple, 73% des avoirs de la CEH couvrent toutes les obligations actuelles de la caisse. De même, cette caisse, tout comme la CIA, a connu durant les vingt-cinq dernières années un rendement moyen de 4,8% par an. D’ailleurs, durant les mêmes vingt-cinq dernières années, les deux caisses publiques n’ont connu que quatre années de rendements négatifs. Si les pertes ont été importantes en 2008 lors de la crise boursière, les rendements positifs se sont succédé depuis. L’année passée, celui de la CEH a été de 9,4% et celui de la CIA de 9%. Au bord de la faillite, disiez-vous ? 

«La loi fédérale l’impose» 
Certes, la loi fédérale votée en 2010 impose la recapitalisation des caisses publiques. Elle n’oblige cependant pas l’Etat de Genève à aller piocher ces milliards dans la poche de celles et ceux qui travaillent ni dans les caisses de l’Etat pour remplir celles des banques et des compagnies d’assurance. Ainsi, par exemple, une nouvelle LCPEG après un refus de celle qui nous est proposée le 3 mars pourrait répartir l’effort autrement sans le faire porter majoritairement au personnel. Ainsi, propriétaire de terrains, l’Etat pourrait recapitaliser la nouvelle caisse en lui transférant une partie de ces terrains sur lesquels la nouvelle caisse pourrait construire du logement social, un bien dont Genève a urgemment besoin… Ce serait d’ailleurs un excellent moyen pour remettre en cause la loi fédérale. A condition de voter NON le 3 mars.

Des retraites de ministres ?
C’est ce que l’on entend ci et là. S’il est vrai qu’un vingtième des assurés CEH, les anciens cadres, touchent des rentes scandaleuses, plus de la moitié des retraités CEH touchent des retraites comprises entre 500 et 1500 francs par mois… C’est d’ailleurs pourquoi le SSP propose le plafonnement des rentes à hauteur de celui de l’assurance chômage. De plus, les chiffres articulés dans la presse sont purement hypothétiques : ils supposent un taux d’activité moyen de 100% et 40 ans de cotisations. Or, qui peut se targuer d’un taux moyen d’occupation à 100% ? Et combien sont celles et ceux qui peuvent faire valoir 40 ans de cotisation alors que l’âge moyen d’entrée dans les deux caisses est de 31 ans ?

Plus le temps pour négocier une nouvelle loi ?
Si le NON l’emporte le 3 mars, le Conseil d’Etat dispose de dix mois pour négocier avec les syndicats et les autres organisations du personnel une nouvelle LCPEG favorable au personnel. Une autre LCPEG est possible sans que les banquiers la combattent par référendum car ils prendraient alors le risque d’une hypothétique liquidation des caisses, celui d’une capitalisation imposée -11 milliards en sept ans à la charge de l’Etat- et surtout celui d’une perte d’image pour Genève peu propice aux affaires. Comme l’ont dit les ténors du PLR eux-mêmes, ce serait condamner Genève au chaos. Voilà pourquoi après un refus le 3 mars, le temps devra être mis à profit pour obtenir une autre LCPEG, plus favorable au personnel. D’autant que, dans le cas contraire, ce serait un nouveau référendum que nous lancerions. 

La désinformation, les mensonges et la peur sont les armes des tenants de la LCPEG. La vérité, la volonté et l’intelligence sont celles de qui ne veut pas se laisser duper. Parce qu’une autre LCPEG est possible, NON à cette LCPEG le 3 mars !